Des couples qui durent… de moins en moins.

Hier : les valeurs d’engagement, de devoir, d’honneur, d’effort, de sacrifice, avec la perspective de jours meilleurs, créent un lien à vocation définitive.
Aujourd’hui : le couple est livré à lui- même, sans guère de directives. Dans un environnement en perte de repères, il devient une valeur refuge, un endroit de réassurance réciproque, d’échange narcissique. Et lorsque le compagnon de route ne rassure plus, on « jette » le lien.
En réalité, on confond LIEN et RELATION.
Le lien est un statut qui unit, qui apporte une sécurité. La relation est la qualité du lien, le « comment on vit le lien ». On peut soigner la relation sans remettre le lien en question.

L’amour, c’est le soin donné à la relation

Aimer n’est pas seulement un sentiment. Il est d’abord une décision, le fruit d’un choix « où le pardon, la réparation, la valorisation des réussites et des transformations de l’autre ont toute leur place. Le tout dans le respect de l’identité de l’autre et la bienveillance amoureuse ». 1
L’amour se construit comme un chef d’œuvre qui, outre l’intuition créatrice de départ, relève moins de la spontanéité que de la persévérance. Le couple n’est pas un bain agréable et tiède, mais une rivière sans cesse renouvelée dans laquelle on ne nagerait pas sans dangers et sans efforts.

Le couple est desservi par deux grands faux mythes

Nous croyons ferme que nous devons faire le bonheur de l’autre et réciproquement. Quelle douce illusion, quel sentiment de toute puissance ! A contre courant, Armand Lequeux dit : « nous ne sommes pas nés pour être heureux mais pour être vivants ». Ça change le regard…
Autre mythe : la transparence : « si l’autre m’aimait, il saurait que… ». Il vaut tout de même mieux vérifier !
Ces deux mythes nous emprisonnent, nous voilent les limites et la réalité de nos existences et nous empêchent de prendre soin de notre relation avec intelligence.

Le couple qui dure passe inévitablement par certaines étapes

Après un temps de fusion, de 6 mois à deux ans, le couple va vers plus d’autonomie. Chacun réinvestit ses amis, ses loisirs personnels.
Quand les enfants sont là, le couple vit une plus grande proximité, une solidarité autour d’eux… jusqu’à ce que revienne le temps de la distance : une distance salutaire, idéalement solidaire avec des moments de fusion.
Si, au départ, l’un comble les besoins, les manques de l’autre, avec le temps, les manques disparaissent, changent, trouvent réponse ailleurs. Chacun a le choix de dire alors : je n’ai plus besoin de toi mais j’ai le désir de poursuivre avec toi.

Et au cours du chemin, il est bien de se rappeler qu’il y a trois territoires : le mien, le tien, le nôtre.
A chacun de faire respecter son propre territoire et de respecter celui de l’autre. Au couple de négocier ce qui délimite le sien. Il peut s’agir des lieux que nous occupons, des objets que nous possédons, des activités spécifiques… mais aussi du temps. « Si tu arrives en retard sans t’excuser, tu as pris possession de mon temps alors que je n’étais pas libre de te le refuser ni de te l’offrir. Si je t’impose une activité commune et que tu n’y participes que de mauvaise grâce, j’ai empiété sur ton temps que tu n’étais pas disposé à m’offrir… ».
Vous êtes habités par le doux désir d’un couple qui dure: au boulot, joyeusement… et obstinément !

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